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Libération

Et après ?

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publié le 24 mars 2003 à 22h17

L'économie aime-t-elle la guerre ? Il n'y a pas de loi en la matière. La France est sortie exsangue de la Première Guerre mondiale, tout comme l'Angleterre et l'Allemagne, tandis que les Etats-Unis ont acquis le rôle de première puissance économique mondiale. Ce qui est vrai, c'est que les dépenses militaires dopent souvent l'économie, dans la plus pure tradition keynésienne. Tout dépend du financement de ces dépenses. Si l'on a recours à l'impôt, on reprend aux contribuables ce que l'on injecte par ailleurs, et l'effet est nul, peut-être même négatif si les impôts deviennent excessifs. Si les dépenses sont financées par des emprunts, elles auront tendance à accélérer la croissance, à condition bien sûr qu'il existe des réserves en main-d'oeuvre et en capacité de production. Mais si la dette devient trop importante, les craintes dominent et l'effet expansionniste disparaît. Enfin, si l'on a recours à la planche à billets, l'accélération peut être puissante dans un premier temps, mais l'inflation ne tarde pas à saper la croissance. Bien sûr, si la guerre s'accompagne de pertes humaines importantes et de destructions massives, toute cette discussion est académique.

Que penser de la guerre en Irak, donc ? En mettant de côté tous les aspects moraux et politiques, le pronostic économique est plutôt optimiste, avec quelques pointes d'inquiétude. Très égoïstement pour le monde occidental, c'est une guerre qui se conduira au loin, sans destructions sur notre sol et sans pertes humain