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Libération
TRIBUNE

La guerre du pétrole n'a pas commencé

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par Pascal Lorot
publié le 27 mars 2003 à 22h23

Il est des clichés et des lieux communs qui se révèlent tenaces. Il en va ainsi des origines prétendument pétrolières de la guerre menée actuellement par la coalition anglo-américaine contre le régime de Saddam Hussein. Il peut être légitime de condamner cette guerre en la regardant, par exemple, comme illégale. Encore convient-il d'étayer une telle condamnation par des arguments pertinents. Ce n'est manifestement pas le cas, dès lors qu'on se prend à s'interroger sur une éventuelle origine pétrolière de ce conflit.

Evacuons d'emblée l'idée simpliste de la guerre de prédation à savoir la volonté américaine de s'approprier purement et simplement, par le biais d'un protectorat sur l'Irak ou l'installation d'un gouvernement fantoche, les quelque 110 milliards de barils de réserves pétrolières irakiennes. S'il est vrai que les Américains ont cru pouvoir s'affranchir de la légalité internationale dans le cadre d'une intervention armée limitée dans le temps, il est peu probable qu'ils imaginent sérieusement de mépriser durablement le droit international dans la perspective d'une occupation qui s'identifierait alors à rien de moins que du pillage.

Un peu plus sophistiquée est la thèse suivant laquelle les Etats-Unis auraient impérativement besoin de sécuriser leurs approvisionnements en hydrocarbures, compte tenu de la prise de conscience du manque de fiabilité politique de l'Arabie Saoudite. En ce sens, la guerre irakienne aurait pour finalité indirecte de neutraliser Riyad, c'est-à