Lors du Conseil européen des 20 et 21 mars 2003, le président Chirac, fidèle à sa ligne de conduite depuis le début de la guerre déclenchée contre l'Irak, a clairement dit deux choses : la France n'acceptera pas une nouvelle résolution qui chercherait, par la bande, à légitimer l'invasion de l'Irak ; il faut revenir au droit international en redonnant à l'ONU le rôle central qui doit être le sien. Autrement dit, premièrement, pas question d'accepter la politique du fait accompli que les Etats-Unis et leurs alliés en Europe veulent imposer ; deuxièmement et implicitement, l'opération américano-anglaise dont le but est la conquête de l'Irak et sa mise sous administration par les conquérants, est une guerre coloniale inacceptable par la communauté internationale.
Néanmoins, tout laisse à penser que la position du Président va devenir de plus en plus en périlleuse. En effet, l'inévitable dénouement de la situation sur le terrain, après la chute du régime de Saddam Hussein, verra se mettre en branle une immense machine de manipulation médiatique visant à diaboliser plus encore les victimes de cette invasion coloniale, et présentant les belligérants américains et anglais comme des libérateurs attendus. C'est déjà l'attitude de certains médias en France, dont on sent qu'ils ragent de ne pouvoir donner libre cours à leurs sentiments réels.
Résister à cette guerre idéologique dans la guerre coloniale en cours ne va pas être facile. Seule la mobilisation citoyenne peut faire face à cett