On était donc jeudi dans cet instant précis où l'essence même de ce qui fait cette guerre («tonner contre») fut actée dans une résolution autrement efficace que celle des diplomates («un diplomate est toujours fin et pénétrant») : la connerie touchant à des profondeurs abyssales, le Congrès américain vota ce jour-là, à l'écrasante majorité de 346 voix contre 49 et peu d'abstentions, le principe d'une journée «de jeûne et de prière (...) afin d'obtenir la protection de la divine providence («Que deviendrions-nous sans elle ?») pour le peuple des Etats-Unis», en sa périlleuse expédition irakienne («Voyage : doit être fait rapidement»). Devant ces danses de la pluie appelées à pallier les carences de la logistique et qui tiennent lieu de religion («fait partie des bases de la société»), l'athée accablé («un peuple d'athées ne saurait subsister») augure le pire. L'obscurantisme crasse de George W., néopape déclaré, écrase tout ; des manifestations, qui s'amaigrissent dans la conscience de leur inutilité, attestent que l'intelligence recule partout. L'Amérique («l'exalter quand même, surtout quand on n'y a pas été») ne fut jamais si lointaine ; on conçoit mal que s'y réfugierait aujourd'hui un André Breton, dont demain se disperseront les collections du mythique 42, rue Fontaine («Argent : cause de tout le mal. Auri sacra fames»). De ce côté-ci de l'Atlantique, les enchères de Drouot font ainsi à l'autre guerre un pauvre pendant symbolique : on ne résiste pas, ou peu, ou désespér
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