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TRIBUNE

Le droit à l'assistance, un droit pervers

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par Lucien DUQUESNE
publié le 3 avril 2003 à 22h34

Nous l'avions presque oublié : le 15 mars, des milliers de personnes sont à nouveau expulsées «légalement» de leur logement sans que pour autant une solution leur soit proposée. D'après le ministère de l'Intérieur, entre 1998 à 2001, le nombre d'expulsions locatives avec recours à la force publique est passé de 4359 à 6337.

De même, nous aurions presque oublié, si le froid de janvier n'avait pas causé la mort d'une dizaine de personnes en deux jours, que des milliers d'entre nous dorment dehors chaque nuit de l'année. Des dizaines de milliers de personnes et de familles subsistent dans des logements précaires, insalubres, ou dans des abris de fortune. Selon le rapport du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, trois millions de personnes sont mal logées et il faudrait pouvoir disposer d'urgence d'un million de logements sociaux. Or il s'en construit environ cinquante mille par an ! La loi Solidarité et renouvellement urbain fait obligation aux communes et agglomérations de plus de 5 000 habitants de construire 20 % de logements sociaux sur vingt ans. Mais beaucoup de maires préfèrent payer des amendes plutôt que de faire construire des logements dont leurs administrés ne veulent pas. Ils n'utilisent donc pas les crédits débloqués pour cela, ce qui risque d'amener l'Etat à les diminuer !

Le droit au logement fait partie des six droits fondamentaux énumérés dans l'article premier de la loi de 1998 contre les exclusions : l'emploi ou des moyens convenables d'exis