Pendant la guerre, le clip continue. Bien que cette photo ait été publiée à la une de Libération le 1er avril, ce n'est pas une blague. Lundi dernier, tandis que la population de Bagdad ployait sous les bombardements anglo-américains, la télévision irakienne procédait in situ au tournage d'un court métrage musical, on n'ose pas écrire une comédie, destiné à chanter l'invincibilité des troupes irakiennes et, au carré, celle de son chef, super-héros de tout et, depuis peu, envoyé spécial d'Allah. Suite à une étonnante cohabitation éditoriale, cette photo était, en sous-titre, accompagnée de la mention «publicité» qui, bien qu'elle ne qualifiât pas ce qui la surplombait (la photo du clip), mais bel et bien, sous elle, une réclame pour le DVD du film Un poisson nommé Wanda, paraissait cependant appropriée. Comme pour toute publicité, on se demande donc quelle marchandise est ici proposée ? Au premier plan, on pourrait imaginer une campagne pour la recrudescence de la jupe pour homme, ou bien, puisque tous ces gaillards ont la main sur le foie, l'exaltation d'une médication visant à prévenir l'abus de mauvais chocolat. A l'arrière-plan, plus classique, d'autres hommes en civil semblent vanter le mérite des drapeaux et surtout de la statue de dictateur, sans qu'on puisse décider s'il s'agit d'une seconde main roumaine période Ceausescu, ou d'un surplus made in Corée (du Nord) de Kim Jong-il. Et entre les deux, des femmes, à leur «juste» place, c'est-à-dire au second rang, le cheve
Dans la même rubrique
TRIBUNE