Dans son homélie du 26 février dernier, le président «très chrétien» des Etats-Unis a prophétisé que «le succès en Irak pourrait ouvrir une nouvelle étape vers la paix et permettre des progrès vers un Etat palestinien vraiment démocratique... Un nouveau régime en Irak serait une très importante source d'inspiration pour les autres nations dans la région». En d'autres termes, que la chute du système baassiste irakien, son remplacement par un régime démocratique, induira comme par enchantement le règlement du conflit israélo-palestinien et provoquera automatiquement une dynamique vertueuse qui se traduira par l'éclipse, partout dans le monde musulman, des autocraties et par l'apothéose de la démocratie. A l'origine de cette Bonne Nouvelle, dans le sens évangélique du terme, l'American Entreprise Institute, le laboratoire des ultraconservateurs et des néofondamentalistes qui approvisionnent en idéologie et en stratégie la Maison Blanche. Selon cet institut beaucoup plus puissant par ses réseaux d'influence que par la pertinence de ses idées politiques ou stratégiques, l'invasion-occupation de l'Irak n'est qu'une «première étape» vers la «libération d'autres pays du Proche-Orient qui vivent sous le joug de tyrans qui soutiennent le terrorisme».
Eurêka, après moult tergiversations et contradictions dans le choix des véritables buts de guerre, nous connaissons enfin les motivations rationnelles, c'est-à-dire politiques et stratégiques, de l'administration américaine. Ainsi, contrai