Menu
Libération
Critique

Etats d'esprit d'un honnête Américain

Article réservé aux abonnés
publié le 17 avril 2003 à 22h52

La mémoire ne doit pas flancher et c'est toujours au 11 septembre qu'il nous faut revenir si nous voulons comprendre aussi bien la nouvelle Amérique que le monde nouveau. Quel est alors l'état d'esprit d'un honnête Américain (comme on dit honnête homme), celui de Thomas Friedman, le chroniqueur de politique étrangère du New York Times ? Ecoutons-le alors : «C'est vrai, je suis furieux. Furieux que mon pays ait été ainsi violé, furieux de la mort absurde de tant d'innocents, furieux de la mégalomanie d'Oussama ben Laden et des siens [...], furieux que mon agent de change ait perdu l'un de ses frères dans une des tours et furieux d'entendre tous ces gens discourir de la haine que l'Amérique inspirait au monde entier alors que moi je ne pouvais penser à rien d'autre que la haine que m'inspiraient ces terroristes.»

A longueur de «columns» (deux par semaine) Thomas Friedman va aller au-delà de sa colère, à la recherche de la vraie nature des assassins du 11 septembre, du contexte historico-religieux qui les a enfantés. C'est cette quête que retrace Paix des peuples, guerres des nations, et elle est passionnante.

L'ouvrage se divise en trois parties. D'abord quelques chroniques prémonitoires de l'avant-11 septembre. Ensuite les textes publiés dans le New York Times jusqu'en juillet 2002. Et, enfin, le journal personnel tenu par Thomas Friedman depuis le 11 septembre, au gré de ses enquêtes en Israël, en Afghanistan, au Pakistan, en Inde, en Indonésie, en Arabie Saoudite, en Russie,