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Libération

Dette odieuse en Irak

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publié le 21 avril 2003 à 22h54

Le premier geste que la France pourrait faire pour aider à la reconstruction de l'Irak, c'est de renoncer à sa part dans la dette irakienne. L'Irak doit entre 60 et 120 milliards de dollars (pour un PIB d'environ 25 milliards de dollars) sans compter au moins 300 milliards de demandes de «réparation» liées à la guerre du Golfe. Si la moitié des recettes pétrolières était utilisée pour payer la dette (plus de trois fois ce qui fut demandé à l'Allemagne après la Première Guerre mondiale), cela prendrait plus de trente ans à l'Irak pour payer en totalité ce qu'elle doit.

Le Club de Paris se réunit le 22 avril pour étudier le dossier. Il ne fait aucun doute que la dette de l'Irak sera réduite et rééchelonnée, ne serait-ce que parce que l'Irak ne peut pas la payer. Le gouvernement américain soutient une annulation au moins partielle (Paul Wolfowitz, secrétaire adjoint à la Défense, a demandé à la France et la Russie, les plus gros créditeurs de l'Irak, de renoncer à leur dette ; la Russie paraît prête à renoncer à la sienne dans le cadre d'un accord multilatéral). La position américaine est pragmatique : plus l'Irak est endetté vis-à-vis du reste du monde, plus la reconstruction coûtera cher aux Etats-Unis ; et les Américains ne verraient pas d'un mauvais oeil les Français et les Russes payer une partie de l'addition. Mais la France devrait-elle aller plus loin au nom des principes, et effacer volontairement la dette de l'Irak ?

La dette de l'Irak a été entièrement accumulée pendan