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Libération
TRIBUNE

Elus à perpétuité, scrutins boudés

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par Jean-Michel APATHIE
publié le 21 avril 2003 à 22h55

Qu'est-ce qui a changé, dans la politique française, depuis le 21 avril 2002 ? Réponse : rien. Pourtant, chacun parmi les dirigeants du pays avait paru s'engager sur la voie de l'autocritique après le premier tour bouleversant de l'élection présidentielle. Jacques Chirac lui-même semblait céder à l'appel, comme en témoigne son allocution au soir de sa réélection, le 5 mai 2002 : «J'ai entendu et compris votre message pour que la politique change.» Malgré tout, ni lui ni personne n'a rien entrepris en ce sens, et le message demeure à ce jour sans réponse.

De quoi souffre la politique française ? Quelle maladie la frappe, au point de voir, davantage que dans les autres pays occidentaux, les citoyens de l'Hexagone s'abstenir en masse, ou bien choisir des candidats marginaux ou extrémistes, de préférence aux responsables issus des partis dits de gouvernement ? La réponse semble complexe. Elle est, en réalité, relativement simple. La vie politique française est d'abord, avant tout et surtout malade du manque de renouvellement de ses acteurs.

Une carrière politique, en France, est anormalement longue. Elle s'étend généralement sur plusieurs décennies et rien ne vient y mettre un terme, ni les échecs électoraux, ni d'éventuels scandales. Les noms abondent, qui illustrent cette situation : François Mitterrand, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et tant d'autres, aussi ou moins connus.

Celle ou celui qui veut être élu commence jeune, grimpe dans l'appareil d'un parti politique, po