En dépit des nombreuses critiques énoncées à l'encontre du processus même de la consultation et des réserves formulées sur la méthode toute bonapartiste de Nicolas Sarkozy pour arracher aux responsables musulmans un accord, force est de constater que la tenue des élections au Conseil français du culte musulman (CFCM) marque un tournant dans les relations entre le culte musulman et la République.
Quels enseignements peut-on tirer de ce scrutin ?
Sous réserve que le 3 mai prochain soit entérinée par les nouveaux élus la composition du bureau du conseil concoctée à Nainville-les-Roches le 20 décembre dernier, la composante religieuse de l'islam en France disposera désormais d'un organe central représentatif.
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy peut en tirer quelques satisfactions. Pour autant, ses prédécesseurs n'ont pas tous démérité en la matière. Force est par exemple de noter que ces élections n'ont pu se tenir que parce qu'auparavant le processus de la consultation des musulmans initié par Jean-Pierre Chevènement avait permis de créer un climat d'échanges et de confiance entre les pouvoirs publics et les diverses composantes religieuses de l'Islam de France. Il faut de plus se souvenir que cette démarche s'inscrivait dans l'optique d'une approche résolument cultuelle du fait musulman, dont Pierre Joxe, avec le Corif (Conseil de réflexion sur l'Islam de France), posa la première pierre.
Malgré les appels au boycott et les sévères critiques notamment exprimées par les ass