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Libération

Allah, Ali, Alléluia !

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publié le 22 avril 2003 à 22h56

On avait quitté la ville le 11 avril. Il était temps : dès la veille, tandis que se diffusaient les images de l'emblématique mise à bas, par un char américain, d'une statue du tyran, notre qualité d'agent infiltré du Baas était sur le point d'être mise à jour. C'était la guerre, alors... La guerre est finie, paraît-il : aujourd'hui, ce n'est plus que «la crise irakienne». Mais qui ne se découvre toujours pas convaincu par la fortune trop prévisible des armes coalisées, ni tenté par un opportuniste ralliement audit «camp des vainqueurs», demeure le diabolique allié «objectif» de Saddam Hussein, tant il semble impossible de se dépêtrer de ce manichéisme imbécile en lequel nous enfermèrent les faucons de Bush, et dont Romain Goupil se fait ici le tonitruant porte-bannière. Tiens ! Samedi, lors de notre zapping de rentrée... Qui, chez Ardisson (bien sûr) ? Goupil, évidemment ! Face à un Guy Bedos impeccable de dignité effarée, Goupil argua de la «légalité» de la guerre, et force est d'admettre qu'à cet instant de ses aboiements, on n'a pas tout compris. Bedos, venu là chercher de la nuance (quelle idée, aussi !...), voyant le tour grotesque que prenait son procès en sorcellerie fascisto-saddamite, s'en alla sereinement pisser. Et nous-même, il nous faut craindre, dans les jours à venir, de fréquentes envies de pisser. La raison du plus fort durera ce qu'elle durera. Souhaiter qu'elle soit raisonnable relève du voeu pieux, mais il ne faut pas désespérer, n'est-ce pas... Défaits a