Dans le bureau du président de la République à l'Elysée.
Jacques Chirac, agité
Que va-t-il advenir ? Où me suis-je avancé ?
Voilà Saddam défait. Je n'avais pas pensé
Que son régime ainsi ne résisterait guère
Et qu'en vingt et un jours on le verrait à terre.
J'ai cru tenir l'Histoire et ce n'était que vent,
Les peuples rassemblés autour de ma personne
Comme le Général faisait auparavant
Et le destin qui sonne.
Car aux Nations unies la vague nous portait,
J'imaginais déjà l'Amérique enlisée
Dans l'univers entier sur mon nom l'on chantait
Bénissant l'Elysée.
Las, de mes prévisions il n'a rien survécu,
Le destin a tourné, bousculant ma chimère,
L'Amérique puissante a désormais vaincu.
Ma fortune est amère.
Je redoute que Bush ne veuille se venger,
Refuse notre vin, nos parfums, la rillette,
Ruinant nos magasins pour nous faire enrager,
Printemps ou Lafayette.
(Le spectre du général de La Fayette apparaît, ajustant sa perruque.)
Le spectre de La Fayette
Les propos que j'entends m'atteignent en plein coeur.
N'aviez-vous pas prévu que Bush serait vainqueur ?
Et si j'ai bien compris mais que Dieu me tripote
C'est à cause de vous si l'on me boycotte ?
Jacques Chirac, contrarié
Tel n'est pas le propos et je vais expliquer
Dans quelles conditions j'ai voulu répliquer.
Opposant à la guerre en Mésopotamie,
Je voyais donc chez Bush comme une antinomie
Puisque par un conflit il recherchait la paix.
Mais là-dessus Rumsfeld, en un discours épais,
Traite Schröder et moi de vieux et d'imbéciles,
Réduits devant l'Histoire au