C'est une chance, pour la France d'aujourd'hui, que sa diversité. Une chance qu'il nous faut saisir d'urgence. Les brassages ethniques, sociaux, culturels et religieux lui donnent une identité nouvelle, qui reflète de nouvelles façons de voir, de penser et même de croire. Et son avenir exige que nous nous mobilisions pour résoudre ses contradictions et ses paradoxes, dans le consensus sur un projet commun et dans une commune volonté de vivre ensemble.
Ce n'est pas la moindre des contradictions que, sur notre territoire, certaines violences traditionnelles soient acceptées et parfois même revendiquées comme émancipatrices.
Ce n'est pas le moindre des paradoxes que l'inaccessible reconnaissance d'une pleine et entière citoyenneté engendre le repli sur des valeurs identitaires ou communautaires, qui perpétuent d'insupportables archaïsmes et d'intolérables violences.
Les mariages forcés sont un symptôme de cette régression et une illustration de cette situation. On évalue à 70 000 le nombre de jeunes filles de 10 à 18 ans potentiellement menacées, aujourd'hui, dans notre pays, par cette coutume d'un autre âge.
Pratiquées essentiellement dans les communautés issues du Maghreb, d'Afrique subsaharienne et d'Asie, les unions forcées infligent une triple violence aux jeunes filles qui se voient mariées sans leur consentement, qu'elles y soient physiquement contraintes ou qu'elles ne soient pas en mesure d'échapper au poids des traditions.
La pression sociale qu'elles subissent de la part