Comme une coïncidence, mais mieux que cela : entre guerre en Irak et Festival de Cannes, il flotte dans ce «Manifeste des journalistes de cinéma» qui taille sa route dans les gazettes spécialisées, comme un parfum de querelle infinie. «Exception culturelle versus Artillerie lourde, le retour», ce serait le titre du film. A s'y plaindre tout du long que les superproductions en dollars font de la critique «le dernier maillon d'une longue chaîne marketing», les signataires donnent l'impression de découvrir que, tout à rebours de «l'art» qu'ils révèrent, le cinéma est un business. Et de déplorer l'«uniformatisation de l'information» à quoi donnent lieu les pratiques promotionnelles des grands méchants studios : pêle-mêle, projections de presse uniques, secrètes ou partielles, flicage systématique des interviews formatées dans le temps et l'espace publicitaires, ou conférences de presse en forme de cours magistral, encadré par autant de maîtres-chiens aux longues dents que d'attachées de presse aux jambes longues. Toutes pratiques qui amènent les protestataires à constater qu'«il est de plus en plus difficile d'effectuer un véritable travail de journaliste sur certains films». On veut bien le croire, mais leur plainte corporatiste peine à convaincre. C'est qu'on voit mal ce que télés, revues à alibi cinématographique et presse people nous diraient de plus, de toutes ces daubes dont elles se repaissent, si elles le disaient librement. Ainsi, fatalement, l'indignation des signatair
Dans la même rubrique
TRIBUNE