Le projet de loi Perben qui renforce les pouvoirs des parquets et de la police en matière de lutte contre la criminalité organisée fait l'objet de multiples critiques de la part de professionnels, magistrats, avocats, éducateurs ou encore organisations professionnelles ou organisations non-gouvernementales comme la Ligue des droits de l'homme, et j'en oublie. Je dirai «c'est normal» car chaque fois que l'on touche aux libertés, il faut que la société dans son ensemble s'exprime. Pourtant, n'échappant pas aux habitudes, il est frappant de voir que ce débat n'accorde pas la place qui convient à une analyse approfondie de l'évolution de la criminalité. Pour savoir quels outils mettre en place pour lutter contre le crime organisé, il faut cadrer le débat, savoir de quoi l'on parle !
De plus en plus organisée, de plus en plus transnationale, voire de plus en plus violente, la grande criminalité n'est généralement pas perçue comme un danger de société. Plus souvent, c'est la petite délinquance, la criminalité urbaine qui dérange et fait mal... sans comprendre qu'elle est souvent liée à la première. Car, contrairement aux apparences, le crime organisé ne constitue pas une sorte de «club» ne touchant que des sphères qui seraient situées sur d'autres planètes. Non ! Les braquages sont souvent le fait de bandes criminelles, c'est «la première division du crime» et leur augmentation ces dernières années n'est pas la manifestation d'une délinquance de hasard mais bien celle d'organisatio