De toutes les «masses de granit» jetées par Napoléon Bonaparte sur le sol de France pour rétablir l'autorité de l'Etat au lendemain des troubles révolutionnaires, la création d'une monnaie forte et stable, le franc germinal, est sans nul doute le signe le plus probant de ce rétablissement. Consul à vie et seul chef du gouvernement depuis le 2 août 1802, c'est à lui de déterminer, à présent, le poids, le titre et le type des monnaies.
Quelques jours après sa visite à la Monnaie de Paris, le 12 mars 1803, la loi dite de «Germinal» (7-17 germinal an XI / 28 mars-7 avril 1803), constituée de 22 articles, dispose : «Cinq grammes d'argent, au titre de 9/10 de fin, constituent l'unité monétaire, qui conserve le nom de Franc», choisi en avril 1795 pour remplacer celui de «livre» et confirmé par la loi du 28 thermidor an III (15 août 1795). Elle prévoit la fabrication de deux pièces d'or (20 francs, le célèbre «napoléon», et 40 francs), de six d'argent et de trois de cuivre (2,3 et 5 centimes) qui ne seront finalement pas émises. OEuvres de Tiolier, nommé graveur général le 1er avril 1803, ces nouvelles monnaies, basées sur le système décimal, vont circuler conjointement avec les sous de cuivre, écus d'argent et louis d'or de l'Ancien Régime et de la Révolution. Les articles suivants règlent les modalités de fabrication, de taille, de titre et de poids ainsi que des tolérances qui y sont attachées. L'article 16, en déterminant la typologie des espèces, traduit une évolution monarchiqu