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TRIBUNE

Repenser nos prévisions en matière de santé

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par Henri LERIDON
publié le 13 mai 2003 à 22h59

«Vieillir en bonne santé» est le thème de la prochaine conférence-débat des «Dimanches de la vie» animés par Bernard Kouchner et qui aura lieu le 18 mai à Paris à 11 heures, dans le cadre du Conservatoire national des arts et métiers. «Libération», qui est partenaire de cette manifestation avec France-Culture, publie ici le point de vue d'un des intervenants.

Nul ne sait avec certitude combien d'années il lui reste à vivre. Les démographes calculent une «espérance de vie». Il s'agit d'une prévision qui repose sur des hypothèses d'évolution de la mortalité (surtout aux grands âges) au cours des prochaines années. Depuis les années 50, et seulement depuis cette période, l'espérance de vie au-delà de 60 ans a commencé d'augmenter rapidement : au XVIIIe siècle, peu de personnes atteignaient leur 60e anniversaire, mais celles qui y parvenaient vivaient ensuite en moyenne 12 ans. Un siècle plus tard, vers 1850, l'espérance de vie à 60 ans n'avait progressé que de 2 ans, et, dans les conditions de 1950, un homme de 60 ans pouvait compter sur 15 années supplémentaires, une femme du même âge sur 18. En 2000, cette espérance de vie dépasse 25 ans et en 2050, elle devrait approcher 32 ans.

Constatons au passage les conséquences pour le système de retraites : l'une des difficultés du débat actuel est que l'on feint de croire que le régime de retraite avait atteint un état d'équilibre ; état que l'on pourrait légitimement souhaiter maintenir. Or rien n'a jamais été à l'équilibre dans ce sy