L'Irak a été inventé de toutes pièces par la Grande-Bretagne au lendemain de la Première Guerre mondiale sur les décombres de l'empire ottoman par l'adjonction de deux provinces arabes et d'une province kurde. Après quatre-vingts ans d'une existence particulièrement agitée et violente, où son unité fut maintenue par la poigne de fer d'abord de monarques hachémites importés d'Arabie, puis des dictatures qui lui succédèrent, son destin, à l'issue d'une nouvelle guerre, se trouve une fois encore dans les mains de puissances étrangères.
Libérateurs de la Mésopotamie du joug despotique des Turcs, les Britanniques affirmaient haut et fort ne poursuivre d'autre but que de guider les pas de ce nouvel Etat placé sous leur mandat vers le progrès et la modernité. La paix britannique qui fut d'abord fêtée, puis décriée par la population irakienne ne tint pas toutes ses promesses : en particulier l'engagement d'accorder aux Kurdes une large autonomie pris devant la SDN (Société des nations) et, à ce titre constitutif de la reconnaissance de l'Etat irakien, ne fut jamais honoré. Elle eut néanmoins le mérite d'assurer l'indépendance formelle de l'Irak et d'y apporter des éléments de modernité dans les domaines de l'éducation, de la santé, des infrastructures et des institutions politique et judiciaire. Sa fin donna lieu à des scènes de liesse populaire qui ne sont pas sans rappeler celles réservées aujourd'hui aux troupes anglo-américaines.
Qu'en sera-t-il de la pax americana qui désormais s