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Libération
TRIBUNE

Quo vadis, Sharon ?

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publié le 15 mai 2003 à 23h00

Colin Powell est venu au Proche-Orient, a rencontré les dirigeants d'Israël et de l'Autorité palestinienne, et s'en est retourné sans obtenir le moindre résultat politique. Israël a certes effectué quelques petits gestes, mais ne s'est pas engagé sur la «feuille de route». Sharon a repoussé la demande américaine de gel de la construction dans les colonies, expliquant à Powell qu'elle est nécessaire à cause de l'accroissement démographique et, visant la fibre républicaine de son hôte, lui a lancé : «Voulez-vous que ces femmes [des colonies] avortent ?»

Et c'est ainsi que, après cette visite comme auparavant, de nombreuses questions continuent de planer au-dessus du Proche-Orient, et toutes, en fait, se résument à une seule question, centrale : que compte réellement faire Ariel Sharon ?

Cela fait plus d'un an que Sharon proclame qu'Israël est prêt à prendre des «mesures douloureuses» afin d'obtenir une paix durable avec les Palestiniens. Il évoque même un processus dont la fin verrait la cessation de l'occupation, et un Etat indépendant pour les Palestiniens. Ce sont là des promesses encourageantes de la bouche de quelqu'un qui, naguère, traitait de «traîtres» ceux qui osaient les soulever.

Dit-il seulement la vérité ? Ruse-t-il, comme il l'a fait si souvent ? Peut-être répand-il ses assurances généreuses, sachant qu'il peut toujours «compter» sur le terrorisme palestinien, qui mettrait à bas tout dialogue ou, du moins, fournirait un bon prétexte à y mettre fin ?

Certes, les prome