C'est en 1841 qu'une loi interdit de faire travailler les enfants de moins de 8 ans. En 1874, cet âge fut porté à 12 ans. Et la scolarité allait rarement au-delà.
En 1837, l'Académie des sciences morales et politiques chargea un certain docteur Villermé d'enquêter sur les conditions de vie des ouvriers. Celui-ci indique dans son rapport, portant sur l'industrie textile, que la durée journalière du travail y était de treize heures l'hiver et de quinze heures l'été.
C'est le gouvernement de Front populaire de 1936 qui a instauré pour tous les travailleurs le droit à quinze jours de congés payés. Avant, ils devaient se contenter des dimanches et jours fériés que l'Eglise faisait obligation de leur accorder, en leur demandant d'en consacrer une partie à remercier Dieu.
Quant à la durée de vie, dont l'allongement depuis cinquante ans serait un obstacle au maintien du régime actuel des retraites, elle était à ce point de vue bien plus favorable il y a cent cinquante ans.
Si donc le problème des retraites était vraiment lié à la durée des études, au temps de travail, aux congés ou à l'espérance de vie, l'époque idéale pour verser des retraites eût été le milieu du XIXe siècle. Or, à cette époque, les retraites n'existaient pas. Si vous demandez pourquoi à la droite et au patronat, ils vous répondront avec leur éternel bon sens que c'est parce que nous n'avions pas alors les machines ni toute l'énergie dont nous disposons aujourd'hui et que la productivité était insuffisante pour le per