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Libération

Quels privilèges ?

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publié le 17 mai 2003 à 23h02

Des scandales de type Elf font passer l'argent sale du côté du «libéralisme», qu'il discrédite. Le profit est par principe entaché. Et toute réforme de droite devient suspecte, fût-ce celle des retraites, pourtant si nécessaire. Vous savez quoi ? L'argent maudit a blanchi celui de notre travail. Comment ? On veut toucher à nos sous, à ceux que nous avons gagnés sans les voler ? Scandaleux ! Alors qu'en haut lieu, dans notre dos, des «containers» d'euros sont détournés.

A partir de là, quel fonctionnaire se pose encore la question de ses privilèges ? Qui d'entre nous songe encore à l'avenir de nos enfants ? Non, voyez-vous, la morale publique n'étant plus là, chacun y va de son aveuglement, de son égoïsme ou de sa mauvaise foi. L'exemple est, certes, venu d'en haut. L'impunité de quelques puissants devant la loi ne se contente pas de déchirer le tissu social : elle fait de nous de drôles d'«honnêtes gens»...

Mais que voulez-vous, des milliards d'euros détournés qui ne coûtent que quelques années de prison.

Que voulez-vous, des pétroliers portent un malheur cynique à nos côtes et ne sont pas poursuivis.

Que voulez-vous, des PDG quittent les entreprises qu'ils ont coulées, primes de licenciement en poche, des primes avec lesquelles nous nous achèterions des générations de châteaux pour en faire cadeau à toutes les «Peau d'âne» de notre coeur. Que voulez-vous, tout cela fait que nos petites vilenies, si modestes en comparaison, nous semblent légitimes.

La malhonnêteté est une maladie