Betty, Charles-Henri, Jonathan, Marie, Thibaut. Aux aventures de ce club des cinq, on eut dû être plus attentif. Promoteurs du journal Ravaillac dans les murs du lycée Henri-IV au printemps cruel de 2002, ces élèves avaient eu le courage, dans un numéro traitant de sexualité, d'y poser nus (Libération du 27 mars 2002). Au coeur d'une institution censée éduquer les enfants d'une bourgeoisie censée être éclairée, ils payèrent cash leur témérité : au terme de l'année scolaire, les mômes ont été virés avec, bien sûr, les protestations polies qu'une administration peut servir à des jeunes gens qui, appelés à tenir leur rang d'héritiers, répugnent à se couler dans le moule («Vous comprendrez que vos congénères, leurs parents et leurs confesseurs... Et cette idée, aussi, de baptiser votre journal Ravaillac...»). Minables représailles, et preuve que, dans un établissement «prestigieux» tel que «H-IV», la connerie peut mettre des habits ordinaires. Un an a passé, et les cinq poursuivent ailleurs et leurs études et (sur ravaillak.com) une entreprise dont le retour à un ordre moral d'une extrême violence établit en creux qu'elle n'est que de salubrité publique. «Ce qui reste sur la place publique, c'est le sexe-danger», disait la semaine dernière Jonathan à Libération (du 14 mai), et il ne parlait pas que de prophylaxie, et il ne croyait pas si bien dire. Comme il serait bel et bon que le «sexe-danger» ne renvoie qu'au sida et aux MST... Las ! Sous le couvercle d'une insidieuse bien-
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