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Libération
TRIBUNE

Israël-Palestine: une autre voix pour la France

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par Ilan GREILSAMMER
publié le 28 mai 2003 à 23h11

Cela fait bien des années que la France ne joue plus aucun rôle dans le conflit israélo-arabe, et qu'elle n'est plus prise au sérieux dans la région. Ce n'est pas faute d'avoir voulu jouer un rôle : au contraire, les différents gouvernements français ont toujours ardemment désiré être reconnus comme médiateurs, et ont toujours rêvé de jouer les «Monsieur bons offices». Chaque ministre des Affaires étrangères s'est imaginé faisant la navette entre Jérusalem et Ramallah, Le Caire et Damas, Beyrouth et Amman, partout attendu avec impatience, indiquant la voie à suivre, recevant de toutes parts des demandes pressantes d'intervention et de médiation, félicité et encensé pour ses efforts. Las ! Que la réalité est loin de ce rêve... La vérité est que les Israéliens et les Palestiniens, sans compter les régimes arabes, savent parfaitement que ni Paris ni l'Union européenne ne peuvent faire avancer les choses, et qu'il n'y a plus qu'un «patron» : seuls les Etats-Unis d'Amérique sont capables, peut-être, de pousser les parties vers une solution, de gré ou de force.

S'il faut appeler un chat «un chat», il faut bien appeler cela un «fiasco» de la politique étrangère française. A ce fiasco, il y a plusieurs raisons, mais je ne voudrais ici qu'en souligner une seule : l'attitude des gouvernements français à l'égard des Israéliens. Toute personne raisonnable, comprenant un tout petit peu ce qui se passe dans cette région, arrive à la conclusion immédiate que, sans les Israéliens, la paix es