Non content de maintenir l'allocation parentale d'éducation, en la renommant «complément pour libre choix d'activité», le gouvernement a proposé le 29 avril de l'offrir «dès le premier enfant pour une période de six mois suivant le congé maternité». Or, tant que les inégalités de salaires entre les hommes et les femmes persisteront, ce congé parental restera principalement féminin. Peut-on alors parler de «libre choix» ?
Le développement massif de l'activité des femmes a sonné le glas du modèle familialiste dans lequel l'homme subvenait aux besoins de sa famille pendant que la femme s'occupait des enfants. Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont dû proposer des solutions permettant de faire garder les enfants. Mais par qui ? Cette question apparemment anodine soulève un problème sociétal de taille : celui de l'intégration des femmes dans le monde du travail et plus largement dans la société. L'enfant peut être gardé par un tiers : les crèches, les assistantes maternelles, les employés à domicile (modes de garde de plus en plus accessibles), ou par l'un de ses parents et dans ce cas la solution proposée aux parents actifs est le congé parental.
Qu'est-ce qu'un congé parental ? Il s'agit d'offrir à l'un des deux parents une indemnisation en échange de son retrait du marché du travail pour s'occuper de l'enfant. Pour des raisons culturelles et sociologiques, la femme est vue encore aujourd'hui comme la plus compétente dans ce domaine. Par ailleurs, étant moins rémunérée que so