Rabâchée par les tuyaux de la propagande, la contre-vérité qui veut faire passer les salariés du public pour des «privilégiés» et ceux du privé pour leurs «otages» fait au principe même du droit de grève le fond sonore insidieux des musiques d'ascenseur. De doux-parleurs trop bien dissimulés dans les faux plafonds des discours de Jean-Pierre Raffarin (dormez, je le veux...) dégoulinent des litanies de mensonges que l'on entend sans écouter et que notre inconscient social autant que notre inconscience sociale épongent comme une fatalité : la privatisation déjà si avancée du service public d'éducation rend pourtant irréelles les protestations selon lesquelles son «idée» même serait «totalement étrangère» à ses promoteurs très déterminés, quand les autres privatisations, de tous les régimes de retraite et de la Sécurité sociale, avancent à feu doux, inéluctablement. Aussi inéluctablement que l'idée du «service minimum» dans les services publics, si désiré et enfin assez mûr, semble-t-il, pour qu'il soit désormais concevable d'en légiférer : c'est la prochaine étape, mais qui, pour se laisser deviner, n'ose encore tout à fait se dire. Dans l'ascenseur qui vibre à peine, tout doucement grimpe-t-il ou descend-il ? , le son monte. Interrompant de longues plages de musique sérielle (en boucle, «la pyramide des âges»), des couplets moins somnifères viennent éveiller l'attention. Sur la play-list de l'ordinateur, le cantique «tabou du bac» prolonge et complète les jumeaux «dési
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