L'ultime argument utilisé par le gouvernement comme par l'opposition, par les syndicats comme par le Medef, porte sur l'équité. Augmenter la durée de cotisation du public au niveau du privé serait une mesure juste. De même, allonger progressivement la durée d'activité avec l'évolution de l'espérance de vie irait dans le sens de plus d'équité.
Si l'injustice est un sentiment aisé à partager, qu'en est-il de la justice dans un système financé par répartition ? Les tenants de l'allongement progressif de la durée d'activité pour suivre l'évolution de l'espérance de vie s'appuient sur un raisonnement individuel : chacun devrait toucher en fonction de ce qu'il a cotisé. La réforme suédoise est la parfaite application de ce principe. Le niveau de la pension dépendra de la date à laquelle le pensionné liquidera effectivement sa retraite. A cette date, on estimera son espérance de vie résiduelle, et on calculera sa pension de manière à ce qu'elle s'équilibre avec ses cotisations actualisées sur l'ensemble de sa vie.
Pourtant, dans un système par répartition, les actifs financent chaque année par leurs cotisations les pensions des retraités de cette même année. Ainsi, les pensions de l'année 2000 des retraités des générations antérieures à 1940 étaient acquittées par les générations 1941 à 1975, les suivantes n'étant pas encore entrées sur le marché du travail. Ce système permet donc une redistribution entre les générations. Ce principe est limité dans la pratique (les pensions sont mai