Soit, dans une cour de récréation, deux camps qui s'affrontent, cow-boys et Indiens, gendarmes et voleurs, comme il vous plaira, mais deux camps. De ces joutes très réglées, toujours, l'issue est déterminée par la prise d'un protagoniste symbolique, pas forcément «le chef» mais cristallisant des tensions (cafardage toujours inopportun, excès de zèle dans l'effacement du tableau noir, trouble obsessionnel compulsif du levage de doigt, etc.). Comme prise de guerre, le petit Lulu en soi ne vaudrait guère. Pourtant, écartelé à hue et à dia sous le préau, l'enjeu symbolique, aujourd'hui, c'est bien le petit Lulu, benjamin des Ferry et ministre accidenté. Un an après sa prise de fonctions à la tête d'une éducation indéterminée, Luc Ferry (représentant-de-la-société-civile-entretenant-de-bonnes-relations-avec-la-droite-autant-qu'avec-la-gauche) reste une énigme à chacune de ses sorties. Outre ses photos de famille, c'est à Paris-Match qu'à sa façon people et glacée il confia avoir envisagé sa démission «la joie au coeur» ; visitant, la semaine dernière et sur la pointe des pieds, un congrès de parents d'élèves amis, Ferry eut sous les micros un mot signifiant, relativement à son tourisme ministériel : à propos du conflit qui l'intéresse, il évoqua «les partenaires sociaux, comme on dit...», et rien comme ce «comme on dit» ne saurait mieux traduire sa philosophique façon d'être là sans y être. Qui, «on» ? Par cette distance que le pronom indéfini induit, s'excluait-il lui-même du ch
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