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Libération
TRIBUNE

En finir avec les discriminations.

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par Louisa HARA
publié le 4 juin 2003 à 23h15

L'islam de France est aujourd'hui au coeur des débats avec la création du Conseil français du culte musulman et du Conseil national des musulmans laïcs, deux institutions qui ambitionnent d'être les porte-parole des musulmans de France et les interlocuteurs privilégiés de l'Etat et des instances politiques. Dépositaires de notre représentativité et de notre destin.

A travers la volonté de construire et d'organiser l'Islam de France, on voudrait désigner les Français d'origine étrangère comme une communauté homogène avec la religion comme seul élément fédérateur commun. On sous-entend que nous serions tous musulmans. Qu'être d'origine musulmane suffirait à nous regrouper dans une même appartenance, une identité et un destin communs. L'islam constituerait donc notre désignation sociale. Dans cette optique, qu'en est-il des Français d'origine étrangère chrétiens, bouddhistes, juifs ou, tout simplement, athées.

Les Français d'origine étrangère sont ainsi désignés, identifiés, répertoriés, classés de manière spécifique. Comment peut-on nous désigner et nous différencier de l'ensemble de la communauté nationale à travers notre appartenance (ou non) religieuse ? Pratique qui relève de la sphère strictement privée et qui, d'ailleurs, n'est pas pratiquée par la majorité des musulmans de France.

Aujourd'hui, il convient de rappeler que les Français d'origine étrangère font partie intégrante de la communauté nationale, de cette France riche de sa diversité. Ils sont français, républicains