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Libération
TRIBUNE

L'ombre des accords d'Oslo

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par Charles Enderlin
publié le 4 juin 2003 à 23h15

Une idéologie est en voie de disparition en Israël. En approuvant la «feuille de route» qui prévoit explicitement la création d'un Etat palestinien indépendant, Ariel Sharon vient de tourner la page sur le sionisme de Ze'ev Jabotinsky et de Menahem Begin, dont le Bétar et le Likoud sont les héritiers. Ils prônaient la création d'un Etat juif sur les deux rives du Jourdain, en Palestine et dans ce qui est aujourd'hui la Jordanie. En 1994, après la signature du traité de paix conclu avec le royaume hachémite, la droite nationaliste israélienne avait déjà renoncé définitivement à la rive orientale du Jourdain. Et voici qu'un gouvernement dirigé par le Likoud accepte le partage d'une partie de la Terre d'Israël, la Cisjordanie, la Judée ­ Samarie de la Bible. Pire, Ariel Sharon, a condamné «l'occupation de trois millions et demi de Palestiniens» par Israël. Les porte-drapeaux de ce sionisme du Grand Israël en sont encore groggy. Quelques-uns relèvent que le chef de leur parti n'a jamais été un idéologue partisan des idées de Jabotinsky. C'est un homme de terrain qui a grandi au sein de l'aile dure de son parti et n'a jamais évolué. Dans la ligne de David Ben Gourion et Yigal Allon, il tente de définir les frontières de l'Etat juif en recherchant une solution géographique au problème palestinien qui laisserait le plus de territoire possible à Israël. Parrain du mouvement des implantations, il a, depuis les années 80, dessiné les contours des trois cantons palestiniens auxquels il