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Libération
TRIBUNE

Bush embourbé

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publié le 5 juin 2003 à 23h16

George W. Bush sait qu'il a un problème, mais ne veut pas (encore ?) le reconnaître : si elle est confirmée, l'absence d'armes de destruction massive en Irak, qu'elles soient chimiques, bactériologiques, nucléaires, va porter un coup à la crédibilité de la parole américaine. Le Président ne reconnaît d'ailleurs toujours pas que ses unités spécialisées dans la chasse aux armes de destruction massive ont fait tout aussi chou blanc que les inspecteurs des Nations unies avant la guerre. Dans une interview accordée à une chaîne de télévision polonaise, avant sa visite à Cracovie, il a affirmé que des armes de destruction massive avaient bel et bien été trouvées en Irak citant comme preuve les deux laboratoires mobiles dont aucun expert indépendant n'a pu approcher et dont les Américains reconnaissent qu'ils n'y ont détecté aucune trace suspecte. Il est évident qu'il ne se serait pas permis une telle entorse à la vérité devant une télévision américaine sans se faire accroché par une partie de la presse, pour laquelle il y a bien eu manipulation, sinon falsification, des conclusions des services de renseignements pour transformer en certitude de leur présence les doutes émis sur l'existence d'armes de destruction massive. Ce que Paul Wolfowitz, le numéro deux du Pentagone, a pratiquement reconnu lorsqu'il a déclaré à Vanity Fair que le prétexte des armes de destruction massive avait été retenu «pour des raisons bureaucratiques [...] parce que c'était la seule raison sur laquelle to