«Le sport, c'est la santé», entend-on ; pourtant, les sportifs se soucient bien davantage des risques de sanctions en cas d'éventuel contrôle antidopage que des risques pour leur santé. C'est du moins le constat du numéro vert Ecoute dopage. En d'autres termes, en l'état actuel des choses, le sportif sera peu réceptif à de grands discours et aux belles mesures sur la santé si elles se présentent sans adaptation à cette donnée. Trois facteurs principaux l'expliquent à nos yeux.
Risques. Selon le numéro vert Ecoute dopage, «les appelants sont plus soucieux des risques de sanction [...] que des risques liés à leur santé. [Sachant que le premier frein est le manque de connaissances], le numéro vert Ecoute dopage permet de dépasser ces préoccupations premières pour aborder [...] les risques encourus par la santé à moyen terme» (1). Autrement dit, les appelants sportifs connaissent peu les risques sanitaires, d'où le fait qu'ils y accordent peu d'attention. Ils ne connaissent pas les coûts sanitaires mais voient les bénéfices éventuels (sous réserve d'un approfondissement de cette étude qui ne fournit pas encore le détail des questions formulées ni le profil des appelants). Et la connaissance sanitaire est complexe à acquérir : il est, a priori, moins difficile d'estimer les effets d'un produit sur mon endurance et de savoir si je vais vraiment gagner une place que d'évaluer mes risques de cancer à 50 ans les bénéfices pouvant être augmentés par les intérêts économiques quand le