Une amie enseignante au collège, gréviste, m'a avoué qu'elle ne comprenait plus grand-chose à ce qui se passait parce qu'elle n'arrivait pas à savoir «où était la vérité», qu'en fait tout l'incitait à voir tout noir ou tout blanc, elle était donc obligée de simplifier les choses en s'arc-boutant bien plus sur ses doutes que sur ses convictions pour être en paix avec sa conscience professionnelle.
Par exemple, elle voit bien que dans son collège l'aide-éducatrice recrutée en emploi-jeune ne fait rien, alors que dans un autre établissement les personnes préposées à cette tâche font des prouesses. Pourquoi ne serait-il pas possible d'en changer ou de proposer une formation en la matière à l'aide-éducatrice ? La question est hors sujet : le projet gouvernemental n'en parle pas, il n'en est pas question pour les syndicats. Un autre exemple : sa conseillère en orientation ne fait pas grand-chose, elle se contente de donner des brochures, et ses horaires sont mystérieux. L'amie en question est donc obligée, comme prof principale, de se renseigner elle-même pour informer les élèves. Conclusion, elle ne verrait pas d'un mauvais oeil le fait que la région, le département puissent s'en occuper, déjà en formant les conseillers d'orientation. Mais elle n'ose pas en parler en assemblée générale...
Cette amie, elle est ballottée entre ce qu'elle entend le soir en rentrant chez elle (les propos de Ferry ne lui semblent pas inintéressants) et ce que lui disent les syndicats le matin, parlant p