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Libération

«Mon discours de rentrée 2034»

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publié le 7 juin 2003 à 23h18

«Bonjour les enfants, bonjour Charles.

J'ai eu ma fille Léa comme élève dans les années 2000 grâce à Raffarin et à sa réforme, j'ai donc le privilège de finir ma carrière avec mon petit-fils Charles. Tiens, amène-moi donc une chaise, mon chéri, tu sais que je ne peux pas rester trop longtemps debout... Donc, je suis votre prof de gym pour ce début d'année. Vous en verrez sûrement d'autres, car il est presque certain que j'aurai de nombreux arrêts de travail à cause de mon dos, de mes problèmes de prostate, bref, de tant de bobos de mon âge. J'ai 67 ans et vous imaginez bien que pour les démonstrations de roulade, il faudra vous passer de moi. Le gymnase est à dix minutes du collège, je vous y rejoindrai en voiture car ces déplacements quotidiens sont mauvais pour mes varices. Je devais profiter cette année de ma retraite, mais le chômage ne recule toujours pas et le gouvernement me demande de faire encore deux ans pour bénéficier de 0,0006 % de supplément de pension. En plus, il devient difficile de trouver des jeunes pour devenir enseignants, et comme je suis également assistant du médecin scolaire qui ne vient qu'une fois par mois, que je fais également office de surveillant (la région ne nous ayant accordé que 2 surveillants pour 800 élèves) et qu'enfin je conseille votre nouveau chef d'établissement qui a été recruté par le conseil général sur la base de son appartenance au Front national qui est à la tête de notre région, je suis en quelque sorte celui qui fait tourner l