Au terme d'une critique de mon article paru le 7 mai dans Libération, M. Trigano m'accuse d'avoir publié le même texte dans le journal le Matin d'Algérie sous un autre titre et sous pseudonyme (Sadek Tellah). Ce qui ressort du propos, c'est que ces pratiques douteuses seraient la preuve de ma duplicité. Or, le texte publié est un vulgaire plagiat dont je me suis plaint et dont la rédaction du Matin s'est excusée (e-mail du 20 mai transmis à Libération).

Je ne ferai pas cas de ces accusations bien maladroites et je m'en tiendrai aux interpellations qui traversent le texte quant au débat de fond, et qui sont bien plus graves. L'ensemble de la réponse de M. Trigano fait référence aux «immigrés» qui, dans les faits, semblent mettre en péril l'«identité nationale». Oserais-je rappeler à M.Trigano que les citoyens de confession musulmane ne sont plus des immigrés, qu'ils participent pleinement de l'identité nationale et que leur volonté n'est pas uniquement de s'intégrer mais de contribuer à son enrichissement ? Une identité n'est jamais figée ni immuable, contrairement à ce que semble penser M. Trigano (et certains leaders d'extrême droite qui le rejoignent sur ce point) : la force de l'identité nationale se mesure à sa capacité d'assumer la pluralité des cultures en refusant toute discrimination entre les citoyens. C'est exactement ce que demandent les citoyens musulmans : être respectés et traités égalitairement

au nom des lois de la République auxquelles ils adhèrent.

La loi ne r