Dans le bureau du ministre de l'Intérieur, place Beauvau.
Nicolas Sarkozy
Ceux qui croient que je vais laisser la prostitution s'étaler comme l'été dernier se trompent ! J'imagine déjà leurs mines maussades.
(Le spectre du marquis de Sade apparaît avec un ricanement lubrique dans un tourbillon d'inconvenance.)
Le spectre de Sade
Il m'étonne bien de trouver mon nom dans votre bouche, mais, puisque pour notre bonheur nous sommes en République, je crois de mon devoir, citoyen-commissaire à l'Intérieur, de vous avertir des périls sans fonds où se précipite votre système d'organisation du vice et du libertinage. Privez les citoyens de leurs amours mercenaires et ceux-là, ne pouvant exprimer la dose de luxure que la nature mit au fond de leur coeur, se rejetteront avec violence sur les objets qui les entourent et troubleront un gouvernement qui les a si injustement dépouillés des moyens de leur concupiscence. Quelle régression depuis les Grecs et les Romains, alors qu'en d'autres domaines déjà vos ténèbres se dissipent et que vous consentez à éclairer l'oeuvre de Vénus au flambeau de ma philosophie !
Nicolas Sarkozy
Vous me parlez des abominables rumeurs qui courent à Toulouse.
Le spectre de Sade
Convenez d'un fait : si j'ai décrit pareilles scènes, je ne m'y suis adonné de ma vie. Non, c'est d'une affaire tout inverse dont j'entendais vous avertir. Voici ce qu'écrit dans un journal récent la présidente d'une assemblée de paralysés.
(Il lit :) « Si un couple d'handicapés veut vivre une rela