Les ressources des dictateurs peuvent être sans limite. A preuve, Fidel Castro. A 76 ans et après plus de quarante ans d'exercice du pouvoir absolu, le maître de Cuba vient de se découvrir un nouvel ennemi : l'Union européenne. Trois heures durant, la semaine dernière, il a fustigé les Quinze pour avoir osé quelques timides réactions après la condamnation, en avril, à des peines allant jusqu'à vingt-sept ans de prison de plusieurs dizaines de dissidents cubains raflés le mois précédent. Pour faire bonne mesure, le dictateur a ensuite fait passer par les armes trois jeunes gens qui avaient tenté de détourner un ferry-boat vers la Floride. Après leur avoir promis la vie sauve s'ils se rendaient sans faire de victimes. Ce qu'ils avaient fait.
Après cette vague de répression, la plus violente depuis les années 60, l'Union européenne se devait de réagir, sous peine d'infamie. Depuis l'effondrement de l'URSS, elle constitue en effet, avec le Canada, le poumon de la dictature castriste, à laquelle sont fournis, bon an mal an, entre 15 et 20 millions d'euros d'aide au développement, 800 000 touristes et 40 % des investissements étrangers. Plus de 40 % des échanges commerciaux de Cuba se font également avec l'UE. Rien de négligeable donc, alors que l'économie cubaine est au bord du désastre avec l'effondrement de l'industrie sucrière : de 8 millions de tonnes en 1989, la production devrait chuter à 2 millions de tonnes cette année.
Les mesures prises par l'Union pour protester contre l