Tant de moyens, en argent, en hommes et en matériel pour servir une si juste cause, et ça ! Après les belles paroles censées justifier la «guerre de libération» visant à rendre l'Irak aux Irakiens, elle fait assez mauvais effet, cette information venue de Bagdad, qui relate la réquisition par l'occupant de la seule piscine olympique de la capitale afin d'y faire tremper ses GI. Sans doute leur faut-il, à ces braves, ce havre de tiédeur mouillée pour oublier l'ordinaire. C'est qu'on s'emmerde ferme, à Bagdad, entre micro-attentats et gestion très laborieuse du quotidien compliqué... Mauvaise pioche, cependant : le mois prochain s'ouvriront à Barcelone des championnats du monde de natation dont les Irakiens n'ont pas été exclus par la communauté internationale ; ils n'auront été exclus que de leur piscine, par les Américains. Enfin, pas tout à fait, ainsi que l'énonce avec une rude franchise le sergent d'infanterie Billy Thierry : «Tout ce que je sais, c'est que l'équipe olympique irakienne a le droit de l'utiliser de 6 à 8 heures du matin et le reste c'est pour nous.» Ainsi, rapporte l'AFP, le citoyen bagdadi peut-il chaque après-midi contempler ses douze nageurs, la plupart étudiants, barbotant près du pont al-Ima en caleçon de ville et sans lunettes dans les eaux troubles et agitées du Tigre, en une illusion d'entraînement. Et un destin de compétiteurs qui fera bien rire les commentateurs de Barcelone. Presque autant, certainement, que ceux de Sydney, lors du cent mètres na
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