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Libération

Ici Charles Quint, à toi Aznar

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publié le 24 juin 2003 à 23h31

La suite du Premier ministre espagnol dans le palace de Porto Carras, Thessalonique, où se tient le sommet européen.

José Maria Aznar

On ne m'aura pas avec cette Constitution européenne ! Ils seront bien forcés d'admettre que l'Espagne est un grand pays ! De verdad, un gran pais ! Même si pour cela l'Union doit ressembler à l'habit d'un lâche arlequin !

(Le spectre de Charles Quint apparaît, la toque sur le front et le menton en galoche, suivi de quelques rêves perdus.)

Le spectre de Charles Quint

J'ai quitté le pouvoir amer et misanthrope

Mais j'ai vu ton combat pour diviser l'Europe,

Isoler les Français, contrer leurs prétentions,

Empêcher leur progrès par quelque mille actions.

En vérité, dis-moi la pensée qui t'inspire.

Voudrais-tu pour de bon refaire mon empire ?

José Maria Aznar, interloqué

Votre Majesté plaisante, je ne vois pas...

Le spectre de Charles Quint

Tu pris le premier rang, par assauts redoublés,

Des royaumes anciens que j'avais rassemblés,

L'Espagne et l'Italie, la Flandre et la Sicile,

Et l'Amérique enfin tel un gros codicille.

Comme autrefois je dus fort longtemps m'ingénier

A combattre partout le roi François Ier,

Contre ses successeurs constament tu ferrailles

Et pour l'Europe unie rêves de funérailles.

José Maria Aznar, têtu

J'ai gagné à Nice pour l'Espagne un statut de «presque grand», quasi grande, je veux le garder !

Le spectre de Charles Quint

Avais-tu bien perçu que pour cette ambition,

Réunissant l'Espagne à une autre nation,

J'étais un empereur romain et germanique

Qui gou