Cet article est le troisième et dernier volet d'une série consacrée par l'auteur à la réforme des retraites. Dans les pages Rebonds de «Libération» du 21 mai on a pu lire : «Retraites : sauvetage ou racket ?» et le 11 juin : «Retraites : par le petit bout de la lorgnette».
Il ne suffit pas de démontrer que les richesses permettant au système de retraites d'absorber le «choc démographique» à venir existeront bien. Les scénarios élaborés par le Conseil d'orientation des retraites (COR) évaluent le besoin de financement à des niveaux variant de 3,2 % à 4 % du PIB à l'horizon 2040 soit, dans l'hypothèse d'un doublement de celui-ci, 96 à 120 milliards d'euros en valeur 2003 constante. Encore faut-il préciser où et comment on entend les prélever.
1) Posons un principe : l'allongement de la durée de vie bénéficiant à l'ensemble des catégories sociales (aux salariés, cependant, moins qu'à d'autres), il paraît équitable que la charge en découlant soit répartie sur toutes. Il ne s'agit donc pas de «faire payer» mais de «faire contribuer». S'il n'y a pas de «trésor caché», on peut, du moins, tenter de repérer quelques gisements.
Le COR évalue à 15 points de cotisations sociales en quarante ans (+ 0,375 par an) l'augmentation qui permettrait de préserver le niveau actuel des pensions sans allonger la durée de cotisation. La contribution patronale ayant été amplement favorisée au cours des années 1980 par rapport aux cotisations ouvrières, c'est à elle que l'on songera principalement. Cette