Ils sont 415 000. Vous ne voyez pas de qui je veux parler ? Des enfants suivis en pédopsychiatrie, le vôtre peut-être, en ce moment, hier ou demain. Enfin, pas vraiment demain car vous risquez fort d'attendre plusieurs mois votre rendez-vous dans un centre médico-psychologique gratuit. Si vous voulez consulter en privé, ce ne sera pas plus rapide. La situation n'est pas nouvelle mais elle s'aggrave de jour en jour. Jusqu'aux états généraux de la psychiatrie qui se sont tenus à Montpellier du 5 au 7 juin, nous ressortions totalement déprimés de la plupart de nos réunions professionnelles et interprofessionnelles. Notre seul réconfort était de nous rencontrer et d'échanger nos plaintes : au moins nous n'étions pas seuls.
De Montpellier, nous sommes repartis en pleine forme. L'énorme travail de réflexion et de proposition accompli par les organisateurs et les participants, l'écho médiatique qui s'en est suivi a remonté le moral de tous les participants de ce secteur et pas seulement des médecins ; c'était la première gageure. Evidemment, on se dit «pourvu que ça dure», c'est-à-dire que des mesures concrètes suivent rapidement : le diagnostic est fait, plusieurs traitements sont possibles, probablement conjoints car la psychiatrie a besoin d'être réanimée en urgence.
J'avoue avoir regretté dans un premier temps que la pédopsychiatrie ne soit pas davantage prise en compte. Mais j'ai compris qu'il était préférable, dans un premier temps, de privilégier le projet commun et non les in