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Libération
TRIBUNE

M le Medef

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publié le 26 juin 2003 à 23h32

Réalisateurs, directeurs de production, comédiens, chefs opérateurs, ingénieurs du son, machinos, électros, régisseurs, monteurs, décorateurs, costumiers, maquilleurs, coiffeurs, musiciens, cascadeurs... la liste des métiers indispensables à la création d'une oeuvre audiovisuelle ou cinématographique est longue, très longue.

Toutes ces professions sont menacées par une volonté de restructuration de leur statut social. La méconnaissance de la nature de nos métiers par les représentants du Medef (principale organisation patronale, ndlr) les mène à vouloir aujourd'hui séparer en deux annexes distinctes l'ensemble des personnes qui forment les équipes de cinéma. Nous sommes tous, avant tout, des techniciens. Nous devons donc être soumis à la même règle et bénéficier des mêmes droits. Nous dissocier et nous opposer ne peut se comprendre que par la volonté, à terme, d'écarter ou d'écraser les plus fragiles d'entre nous.

De plus, le Medef, en voulant restreindre les conditions ouvrant le droit à une indemnisation au chômage entre deux films et en diminuant brutalement les temps maximaux d'indemnisation (6 mois au lieu de 12), contribue de façon irresponsable à scier la branche sur laquelle repose toute la diversité de la création cinématographique indépendante.

En effet, toute production cinématographique et audiovisuelle, comme toute création artistique, a besoin d'une part importante de temps de travail invisible : écriture, repérages, documentation, auditions, lectures, répétitions