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Libération

Son petit carnet bleu

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publié le 1er juillet 2003 à 23h37

Dominique Baudis, comédien et martyr, s'est donc épanché la semaine dernière dans Paris-Match. Oh ! pas pour annoncer que, président du CSA, il allait s'employer à admonester ­ et vivement ­ les patrons des télés pour leur emploi abusif d'intermittents du spectacle, mais afin de régler d'autres comptes, privés sinon intimes, avec la profession à laquelle il se targue si fort d'avoir appartenu. On a assez dit ici comme peu nous ragoûtaient les ragots de zinc crapoteux, à Toulouse ou ailleurs, pour ne pas s'étonner de la mise au jour, en majesté dans l'hebdo qui pèse et qui choque, du nouveau Baudis, «homme libre» ressuscité après qu'il eut terrassé le dragon de la calomnie «au regard fuyant» (1). Outre que, à en croire l'avocat de Patricia (c'est d'elle qu'il s'agit), le propos reste sujet à caution, cette arrogance trop pleine de morgue n'incite guère à la compassion un temps compréhensible à l'endroit du tout-puissant notable. A Paris-Match, Baudis dit qu'«il tuera, moralement et professionnellement, tous ceux qui ont voulu salir son honneur», précisant qu'il en tient la liste à jour dans «un petit carnet bleu qu'il a piqué à son fils». Quelqu'un de ses amis politiques, qui surent si bien l'absoudre avant même qu'il soit entendu, peut-il lui suggérer que même ses nerfs dérangés ne l'autorisent pas à parler de la sorte, et que le spectacle d'un homme public mettant à profit l'entregent que lui confère sa fonction met à mal sa fonction même ? Dans son désarroi cynique ou surj