Que faire avec l'Iran, ce troisième maillon (après l'Irak et la Corée du Nord) de l'«axe du mal» dénoncé par George W. Bush ? Empêtrée en Irak, menacée de graves revers en Afghanistan, sommée d'assurer ses responsabilités historiques au Liberia, soucieuse d'engranger au moins un succès partiel dans le conflit israélo-palestinien, l'administration américaine peine à répondre à la question. Comme au début de l'affaire irakienne, elle est divisée entre partisans d'une action musclée, favorables à un changement de régime à Téhéran, et avocats d'une approche plus diplomatique, dont le but principal serait d'éviter que l'Iran ne finisse par se doter de l'arme nucléaire. Rien ne dit cependant que cette fois-ci ce sont les faucons qui l'emporteront. Leur promesse de lendemains radieux en Irak a quelque peu décrédibilisé leur discours et George Bush Junior n'a pas intérêt à se lancer dans une nouvelle aventure hasardeuse, alors que va s'ouvrir la campagne pour l'élection présidentielle de novembre 2004.
Il n'empêche, la question demeure : que faire avec l'Iran pour ne pas se retrouver dans deux ou trois ans avec un nouvel Etat doté de l'arme nucléaire ? La réponse, un moment, a semblé pouvoir venir de Téhéran : la récente révolte des étudiants iraniens déclenchée par l'augmentation des frais d'inscription à l'université allait faire boule de neige et venir à bout du régime des ayatollahs, a espéré l'administration. D'où les déclarations imprudentes de George W. Bush lorsqu'il a salué