Lors de la conférence de presse qu'il a tenue le 4 juillet dernier à Paris, et dans son discours du 29 juin devant le World Affair Council of Los Angeles, le président Pervez Musharraf a réaffirmé son engagement dans la lutte contre le terrorisme et en faveur de ce qu'il a nommé «une démocratie fonctionnelle» au Pakistan.
Nous, parents de Daniel Pearl, sommes profondément déçus, car, tant à Paris qu'à Los Angeles, villes natales de Daniel et de Marianne, le président Musharraf n'a pas trouvé opportun de s'exprimer sur l'enlisement de l'enquête et des poursuites concernant les assassins de Daniel.
La «démocratie fonctionnelle» du Pakistan paraît bien rudimentaire, puisqu'elle tolère les ajournements répétés et sans fin de l'affaire Omar Sheikh, reconnu coupable, le 15 juillet 2002, d'avoir organisé l'enlèvement et le meurtre de notre fils.
Interrogé à Paris sur l'implication de l'ISI (1) dans ce crime, le président Musharraf a écarté de telles allégations, lesquelles «ne méritent», selon lui, «aucun commentaire». Or, il existe un moyen plus efficace de dissiper ces allégations : éclaircir les «mystères» qui entourent le meurtre de Daniel. Ainsi, le brigadier et ministre de l'Intérieur, Ijaz Shah, devrait expliquer pourquoi il a retenu Omar Sheikh en secret pendant toute une semaine avant d'informer la police de Karachi que l'homme s'était rendu. Le 17 juin, à Islamabad, Musharraf a déclaré à des reporters qu'il considérait l'affaire Daniel Pearl comme de l'«histoire ancienne».
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