Quinze ans de prison pour un reportage ! Sous la pression internationale, les autorités laotiennes ont promis, hier, de libérer les deux reporters européens et leur traducteur américain avant le 14 juillet. Mais il ne faut pas que cette déclaration rassurante soit prise pour argent comptant. En effet, depuis le début de cette affaire, le gouvernement du Laos n'a cessé de multiplier les déclarations contradictoires. A l'heure qu'il est, ils sont toujours détenus et il faut redoubler les pressions tant qu'ils ne sont pas complètement libres de leurs mouvements. Après un procès éclair de deux heures, la justice laotienne, aux ordres du gouvernement, avait condamné deux journalistes européens, Thierry Falise et Vincent Reynaud, leur traducteur, le révérend Naw Karl Mua, et leurs guides et chauffeur, à des peines allant de douze à vingt ans de prison.
Quinze ans de prison pour un reportage ! Mais qu'a donc à cacher aussi férocement le gouvernement laotien ? Pourquoi une telle sévérité, une telle brutalité ? Au fond, ce que les autorités du régime communiste reprochent aux journalistes français et belge et à leurs collaborateurs, c'est d'avoir osé briser le black-out de l'information qui pèse depuis plusieurs décennies sur la situation de la communauté Hmong. Les journalistes étaient entrés au Laos avec un visa touristique pour enquêter le plus discrètement possible sur la situation de cette minorité, armée par les Nord-Américains à l'époque de la guerre du Vietnam et toujours en r