Imaginez une salle de cours où certains élèves hurleraient, d'autres dormiraient, liraient le journal, riraient, insulteraient leur professeur. Une telle classe n'existe pas, me direz-vous. Pourtant, il en est une en France, qui existe hebdomadairement avec son irrespect, son impolitesse, sa grossièreté. Questions au gouvernement, cette retransmission télévisée de l'hémicycle qui devrait avoir pour but de rapprocher les Français des grands débats de notre société, se transforme irrémédiablement en un pugilat politique avec pour vainqueur le parti qui aura le plus contesté la position de l'autre. Chaque semaine, les braillements de nos députés empêchent les téléspectateurs de prétendre à une compréhension de la séance. En qualité de lycéen, je peux vous affirmer que cette attitude est condamnée par les jeunes car elle va à l'encontre des principes que l'on nous enseigne. Après les campagnes publicitaires coûteuses prônant le respect à l'école, nous sommes en droit de nous demander si ce n'est pas l'hôpital qui se moque de sa charité. A l'image de l'Opéra comique, on passe, dans cette assemblée, des rires chroniques des députés et ministres aux larmes de Christine Boutin. Questions au gouvernement n'est plus la séance publique entre membres d'une assemblée sérieuse mais bien une émission digne d'une mauvaise série américaine entremêlant action et émotion. La violence de certains propos en est même inquiétante car ils interviennent le mercredi, jour où enfants et adolescents ne
Zéro pointé pour l'Assemblée
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publié le 8 juillet 2003 à 23h44
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