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Libération

Maquiseux

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publié le 9 juillet 2003 à 23h46

Qu'importe que, plus que la responsabilité, la faute en incombe au Premier ministre Raffarin, au ministre de l'Intérieur Sarkozy ou à l'ineffable Jacques Chirac, président de la République : jamais la Corse ne ressembla autant à sa caricature qu'au lendemain de sa consultation opaque, dont le seul taux de participation attesta que ni le oui, ni le non, ne répondit à la question posée. Dans cette bouteille à tête de Maure, de scrutin qui fait tilt en attentats qui font boum, après celle de son arrestation se réécrit la véridique histoire de la cavale et de la planque d'Yvan Colonna, l'homme qui parlait à l'oreille des chèvres et dont les oies et les amis chantent et taguent sur les murs plastiqués l'immarcescible gloire («Gloria a té, Yvan !»). Pour F2, c'est juteux autant qu'une saga d'été régionaliste, mais pour de vrai, et à ce titre exploitable jusque dans les JT ; d'où, depuis le début du week-end, cette affluence de vrais-Corses-de-souche qui vous font visiter de l'intérieur les us et coutumes de l'île. On y navigue entre cartes postales à soleil couchant sur la mer calmée, et Contes et légendes revisités avec l'authentique accent ; on y frémit. A l'éternelle profession de foi hospitalière (façon «assassin présumé de préfet ou pas, s'il me demande à manger, je lui donne») et complaisante présentation d'une «voiture de photographe criblée de chevrotines (gros plan sur les trous dans la taule) exposée à l'entrée du chemin qui mène à la bergerie», la télé publique ajouta l