Monsieur le Président de la République, Nous venons de remporter, grâce à vous, une grande victoire : l'exception culturelle est inscrite au coeur de la Constitution européenne. Comme vous le disiez à l'occasion de la réunion du Comité pour la diversité culturelle, «la France, pour qui la culture n'est pas un simple divertissement, entend rester fidèle à la singularité de sa politique culturelle tout en l'adaptant aux évolutions du monde. Politique du livre et de la lecture publique, soutien au cinéma et à la production audiovisuelle, défense et valorisation du patrimoine, encouragement aux arts de la scène et du spectacle, à la musique et à la chanson, aux auteurs, aux arts plastiques, appui aux industries culturelles, développement du mécénat, incitation déterminée à notre présence culturelle dans le monde : oui, l'Etat et les pouvoirs publics, c'est une tradition française, c'est aussi une force, sont légitimes dans le soutien qu'ils accordent aux créateurs et aux artistes».

Dans le même temps, nous avons connu, ensemble, une grande défaite : la signature au sein de l'Unedic, par les partenaires sociaux, d'un accord qui va à l'encontre de «ce soutien que l'Etat apporte aux créateurs et aux artistes», dont vous vous êtes fait le garant. Par manque de clairvoyance, par précipitation, tous les efforts consentis, depuis des années, par la nation tout entière pour sa politique culturelle sont ainsi ruinés. Cet accord, vous le savez, aura pour conséquence d'exclure du régime d'a