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Libération
Critique

Gestion privée, échecs publics

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publié le 15 juillet 2003 à 23h54

Alors que sont présentées aujourd'hui les conclusions de la commission d'enquête parlementaire sur les entreprises publiques, ces deux ouvrages sur France Télécom et EDF permettent d'éclairer le débat sur les dérives du capitalisme mixte, qui mélange contrôle public et fonctionnement privé.

Le premier, écrit par trois journalistes économiques, revient sur les erreurs commises par l'opérateur téléphonique et l'Etat, qui ont abouti à la catastrophe bien connue : une entreprise surendettée, avec des pertes énormes, que les pouvoirs publics doivent renflouer à hauteur de 9 milliards d'euros. Les auteurs décrivent comment Michel Bon, le PDG de l'entreprise, d'abord prudent, s'est laissé complètement entraîner, en 2000, par la «folie.com», en rachetant à prix d'or des entreprises qui se révéleront des gouffres, comme MobilCom en Allemagne. Autre faute, le plan de financement de l'opérateur britannique Orange, qui était d'une «légèreté incroyable dans la couverture des risques». Il ne prévoyait pas que la Bourse puisse baisser de plus de 25 %, ce qu'elle a fait, bien évidemment. Et malgré un sursaut de Fabius, alors ministre de l'Economie, qui lance un audit fin 2001, la catastrophe n'a pas pu être évitée.

Cette succession d'échecs est fascinante. Les auteurs ont pu recueillir le témoignage consternant de Michel Bon. Plusieurs mois après avoir été limogé, l'ancien énarque dénonce son éviction comme «politique» ­ le gouvernement aurait voulu faire porter le chapeau à la gauche ­ et es